Maquis de l'Ain et du Haut-Jura

LE CAS EXEMPLAIRE DE L'ORGANISATION DES MAQUIS DE L'AIN

Naissance du Maquis


Des réfractaires aux combattants


"MAQUIS" !
Ce petit mot musclé, âpre et agressif, évoque irrésistiblement l'île de Beauté, ses fourrés sauvages, son association végétale touffue et dense, ses hommes armés qui autrefois s'y réfugiaient après avoir contrevenu à la loi.
Désormais, il désigne toute une partie de notre histoire, une époque de résurrection. Il est deve­nu synonyme de résistance armée.

Section de maquisards commandée par<br>Julien ROCHE en août 1943
Section de maquisards commandée par
Julien ROCHE en août 1943

Pour nous, combattants volontaires de la Résistance, la notion de maquis se présente sous deux aspects assez différents l'un de l'autre.

Le premier apparaît d'abord comme une situa­tion, une attitude. Prendre le maquis c'est se placer hors de la légalité vichyssoise. Dès l'instant où l'on entre dans la clandestinité en abandonnant presque toujours sa véritable iden­tité, on est dans "le maquis".

Ce fut le cas de tous ceux qui, traqués par les autorités, se camouflèrent dans des fermes ou dans des zones accueillantes, en forêt ou en montagne pour échapper à la répression. L'un des cas les plus typiques fut le réfractaire au STO.

Quant au second, le terme maquis générale­ment mis au pluriel, désigne tout autant les lieux que les hommes. Des groupes de combattants. On parle des maquis de l'Ain, du Vercors, des Glières etc. pour désigner les bastions de résistance armée aussi bien que les résistants qui les tiennent.
S'il est vrai qu'une grande majorité des hommes relevant de la première expression vont passer à la seconde volontairement et souvent avec en­thousiasme lorsque la possibilité leur en sera of­ferte, beaucoup ne le feront pas, refusant ainsi de participer à l'élan général.

DU VOLONTARIAT AU S.T.O.

Aujourd'hui lorsque l'on parle des réfractaires, on a vraiment l'impression que tout s'est déclen­ché subitement à partir de fin 1942 et surtout mars 1943.
C'est vrai dans la mesure où, à partir du 4 sep­tembre 1942, le gouvernement de Vichy ne fait plus appel à des volontaires mais impose un re­crutement systématique, accentué en février 1943 par une mobilisation pure et simple de trois classes d'âge.

Des mesures musclées sont prises. La loi du 16 février 43 mobilise pour deux ans les jeunes nés entre le 1 er janvier 1920 et le 31 décembre 1922. Trois classes d'âge vont partir en Allemagne.

LES RÉFRACTAIRES

S'ils refusèrent le STO, tous n'entrèrent pas dans les unités combattantes du maquis
Le dictionnaire LAROUSSE donne la définition suivante du "réfractaire" : 1942-1944. citoyen qui se dérobait au service du travail obliga­toire".
Voilà, tout est dit. Car si, en 1943, la plupart re­joignirent d'une manière ou d'une autre les "Uni­tés Combattantes du maquis", nombreux égale­ment furent ceux qui restèrent frileusement dans leurs planques, uniquement préoccupés de pas­ser une retraite paisible.

Pour beaucoup, cet attentisme prudent ne prit fin qu'à la dernière heure, vers la fin des hostilités. D'autres ne bougèrent même pas, ou plutôt si, après la Libération, juste pour revêtir une chemi­se kaki bien repassée, mettre un brassard flam­bant neuf, commencer à faire valoir des droits et... se lancer dans une chasse aux sorcières d'autant plus virulente qu'il fallait effacer leur passivité récente.

La voix du Maquis

Récit de la résistance armée des maquis de l'Ain et du Haut Jura par Marius ROCHE

Lexique des sigles
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