Maquis de l'Ain et du Haut-Jura

Pierre MARCAULT


dit Marco


dit Marco
dit Marco

Appartient à la première génération des chefs de camps des refractaires devenus Maquisards.



Le nom de Pierre MARCAULT est indissociable de celui des camps de Morez, des Combettes, d'Echapoux des Bergonnes sur les Plans d'Hotonnes.



Il instruit les TSI du Rhône (Troupes Spéciales Insurrectionelles) à la ferme d'Echapoux.

Fourni un fort contingent de la troupe qui va défiler à Oyonnax le 11/11/1943.

Prends le commandemant d'un groupe franc qui opère sur les lignes SNCF.



A participé à de nombreux parachutages pour le réseau Pimento dirigés par GAUTHIER dit «Jag»



PIERRE MARCAULT (1919-2003)



Avec le décès de Pierre Marcault survenu le samedi 27 décembre 2003, disparaît le plus ancien chef de camp des Maquis de l’Ain. Appartenant à la première génération de maquisards, celui qui était connu sous le pseudo de « Marco », commanda l’ensemble des camps du plateau d’Hotonnes rattachés au Groupement Sud dirigé par le lieutenant Henri Girousse. Le nom de Pierre Marcault reste lié à celui de la ferme de Morez où il créa durant l’été 1943 le premier camp du « Maquis » dont les hommes étaient de véritables combattants armés et encadrés, et pas seulement des réfractaires au STO. Le camp de Morez constitua une véritable référence pour le capitaine Henri Romans-Petit, chef des Maquis de l’Ain. Pierre Marcault y forma ses hommes aux techniques de la guérilla. Il fut le premier à préconiser cette nouvelle forme de guerre qui fera école dans les maquis des massifs jurassien et alpin. Au cours de l’automne 1943, le camp de Morez est inspecté par Major Richard Heslop, responsable britannique de la premier mission « Maquis » envoyée par les Alliés, le Wing Commander Yeo Thomas, envoyé en France par Winston Churchill pour évaluer les besoins en armes de la Résistance, et de Michel Brault, chef du Service National Maquis.



La liste des actions militaires accomplies par Pierre Marcault et ses hommes est beaucoup trop longue pour les citer dans leur intégralité. Sous son impulsion, les camps du plateau d’Hotonnes procèdent à de multiples opérations commando, coups de main, et sabotages de lignes ferroviaires. Il instruit au maniement des armes et des explosifs les Troupes Insurrectionnelles de Lyon. C’est encore Pierre Marcault qui fournit la plus grande partie de l’effectif du défilé historique des maquis de l’Ain à Oyonnax le 11 novembre 1943, dont on vient de célébrer le soixantième anniversaire. Au début de l’année 1944, il crée un groupe franc qu’il commande jusqu’à la Libération du département. Ses hommes font dérailler des dizaines de trains, tout en effectuant des centaines de coupures de lignes ferroviaires. Dans le cadre de son activité de sabotage, il assure aussi la réception de parachutages de containers d’armes et d’explosifs pour le compte du circuit du S.O.E. (services spéciaux anglais) « Pimento ». Pierre Marcault a connu tous les aspects de la guerre des « partisans ».



Son engagement dans la Résistance ne date pas seulement du mois de novembre 1942, lorsqu’il a ses premiers contacts avec Victor Froment à Villerversure ou les frères Roche à Bourg-en-Bresse. Ce jeune caporal de l’armée de l’Air plein d’allant veut devenir pilote. Mais le discours radiophonique du 17 juin 1940 au cours duquel le Marchal Pétain ordonne la cessation des combats, suscite chez lui la ferme volonté de continuer la lutte en Angleterre où il espère parachever sa formation de pilote. Il tente à plusieurs reprises de la rejoindre par la voie aérienne ou maritime, ou par l’Espagne en essayant de franchir les Pyrénées. Toutes ces tentatives se soldent par un échec. Mais sa détermination de continuer la lutte est sans faille. En attendant de trouver une autre opportunité, il est passeur au sein d’une filière d’évasion de pilotes qui opère le long de la ligne de démarcation à Vierzon. Recherché activement par la Gestapo, et grâce à un contact établit avec un officier français du 2ème Bureau, il quitte Vierzon pour se réfugier dans l’Ain où il ne restera pas longtemps inactif.



Avec la mort de Pierre Marcault, c’est un magnifique chapitre de l’histoire des Maquis de l’Ain dont la lecture s’achève. Tous ceux, qui l’on connu et aimé, ont le sentiment d’être devenus ses orphelins ou d’avoir perdu un frère.



Patrick VEYRET




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