Maquis de l'Ain et du Haut-Jura

LE CAS EXEMPLAIRE DE L'ORGANISATION DES MAQUIS DE L'AIN

Formation et action des maquis du Haut Jura


par Henri PEYRELONGUE


Le maquis du Haut Jura a été constitué principalement à partir des écoles de cadres du maquis fondées en 1943 par le service PERICLES, dépendant du mouvement de résistance COMBAT.
Les éléments de ces écoles (Theys en Isère, La Lavanderaie à Barrème dans les Hautes Alpes ) ont été regroupés en septembre 1943 dans le Haut Jura, dans des fermes entre les Moussières, les Bouchoux et la Pesse sur le haut plateau au sud de Saint Claude, sous le nom de code de TAHURE

Un groupe du maquis à La Versanne
Un groupe du maquis à La Versanne

L'hiver se passe en entraînement physique, civique et militaire avec un armement très réduit. Après une courte période de repos dans les villages en février 1944 , un parachutage d'armement est obtenu le 11 mars près de Viry (10 km nord Est d'Oyonnax )

Les camps du maquis du Haut Jura sont alors équipés d'un armement anglais important :
fusils mitrailleurs Bren, fusils Lee Enfield, mitraillettes Sten, bazookas, grenades etc...
Ils se constituent en groupes mobiles légers et bien armés et s'installent dans la nature sous des toiles de parachutes, en particulier dans le bois de la Versanne, au sud de Larrivoire. Des emplacements de combat sont aménagés en lisière du bois.

Le vendredi Saint 7 avril la Division 157 de la Wehrmacht se déploie dans la région de Saint Claude. A la suite d'une trahison, elle s'empare du commandant VALLIN, chef du maquis et après de cruels sévices le fusille sous le Rosay. VALLIN dans un suprême effort a réussi à persuader les Allemands que les habitants de Viry avaient été contraints sous la menace d'aider le maquis à transporter les conteneurs du parachutage, sauvant ainsi les habitants des représailles.

Le matin à l'aube,les commandos motorisés de la division attaquent le bois de la Versanne ils sont tenus en échec toute la journée par le maquis bien retranché, tandis que d'autres camps tendent des embuscades aux colonnes de renfort au Champravallet et au dessus de Vulvoz. La Wehrmacht réussit à décrocher à la nuit, emmenant ses morts et ses blessés. Le maquis de son côté a subi des pertes . Il se replie et se disperse dans plusieurs directions sous une pluie battante sans ravitaillement pendant plusieurs jours. Il se réorganise et se regroupe dans les bois de Reverjoux dans la forêt de Belleydoux, début mai. A partir de ce moment, il est rattaché au groupement nord des maquis de l'Ain commandé par Noël PERROTOT (MONTREAL).

De là il entreprend de nombreuses opérations et coups de main.
Le 28 mai il détruit simultanément les dépôts de locomotives des gares de Bellegarde et de St Claude.
A partir du 6 juin, date du débarquement en Normandie, il participe aux opérations de la région de Bellegarde et Fort l'Écluse. Il exécute des barrages sur les routes de Nantua à Bellegarde, de Saint Claude à Belleydoux, de Desertin à La Pesse. Le 12 juillet les Allemands attaquent la région de Saint Claude par le nord et font sauter les barrages obligeant le maquis à se replier près de Berbois au nord du Crêt de Chalam. Dans la nuit du 15 août, il attaque le poste du col de la Faucille. Dans les derniers jours d'août, il attaque La Cure et le Fort des Rousses en liaison avec le maquis de Haute Savoie. Enfin rejoint par des éléments de la Première Armée débarquée en Provence, il libère Morez.

Après la Libération, le maquis du Haut Jura s'installe dans la région de Nurieux puis à Saint Claude en attendant d'être incorporé dans l'armée régulière pour tenir des forts sur le front des Alpes durant le rude hiver 1944 1945.

Henri PEYRELONGUE

Bibliographie

Maquis du Haut Jura. Par Rancy 1992 imprimé par Lyon VI
La longue marche de la Division 157 par Christian Wyler (Grancher 2004) page 220 La résistance dans le Jura par François Marcot Cêtre 1985 Annuaire du Service Péricles et du Maquis du Haut Jura
Des hommes dans la forêt par Cara
Vendredi Saint à La Versanne ( Témoignages)
La Voix du Maquis (différents numéros du journal)

Photo prise dans l'Ain, avant la mi-juillet 1944.
Vous pourrez y reconnaître :
Férélloc Maurice, grièvement blessé le 11 juillet 1944,
Huon (prénom Jean ?),
Forteguerre, Chef de groupe,
Chochon, tué le 11 juillet 1944, le jour où Férélloc et JG ont été blessés;
Faihy dit Pat, tué sur le front de Dunkerque, Fin 1944;
Seigneur Pierre, décédé en 1978 ??;
Gindrey Jacques, dit Bébé,
D’Hulst Amant
Photo prise dans l'Ain, avant la mi-juillet 1944. Vous pourrez y reconnaître : Férélloc Maurice, grièvement blessé le 11 juillet 1944, Huon (prénom Jean ?), Forteguerre, Chef de groupe, Chochon, tué le 11 juillet 1944, le jour où Férélloc et JG ont été blessés; Faihy dit Pat, tué sur le front de Dunkerque, Fin 1944; Seigneur Pierre, décédé en 1978 ??; Gindrey Jacques, dit Bébé, D’Hulst Amant
Lexique des sigles
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