Brest
Né le 22 janvier 1922
Service Périclès, Maquis du Haut-Jura,
Chef de groupe des précurseurs Périclès Ecole des Cadres des Maquis sur le Haut-Jura (Groupe des Cinq-G1)
Camp Martin Chef de groupe GM1 (Groupe Mobile 1)
Chef de la 1ère section camp Tony (à partir du 10 mai 1944)
Le maquis :
Le jeune Jean TONNER entre à Périclès le 28 mai 1943 dans les Alpes (Ecole des Cadres des Maquis Service Périclès fondé par Robert lors d'une réunion en Avril 1943 à Marseille avec son camarade de promotion Henri Frenay. Il intègre une des deux Ecoles des Cadres de Périclès, "La Lavanderaie") sous le pseudo de Brest
Il est le chef du premier groupe appelé "Groupe des Cinq" de Périclès qui quitte les Alpes pour Le Haut-Jura près de Saint-Claude pour repérer le secteur Les Moussières-Lamoura
Après Lyon, en train jusqu'à Lizon, ils arrivent en juin 1943 à Lajoux (39310) guidés par La Quenelle ou Vanel. Puis c'est la marche jusqu'à Lajoux et dans la forêt en direction de la Combe à la Chèvre, La Regarde, le Chalet de la Pièce d'Aval, le chalet Blanc. Ils s'installent au Chalet de la Pièce d'Amont, puis aux Thoramys, lieu baptisé "Les Pluches"); puis ils s'installent à la Combe du Lac dans la vieille la bâtisse"Les Adrets" puis "Le Replat". Le 18 décembre 1943 le Général Karl PFLAUM, chef de la DIV .157, déclenche sur l'Ain (zone de Nantua) et sur le Haut-Jura (secteur de Lamoura) une opération afin de localiser les maquis. Pour Haut-Jura, les troupes allemandes montées de Lons le Saunier attaquent le camp Margaine(ou Marghen) dans la zone de Lamoura; cette opération est appelée "L'attaque de Lamoura" par le maquis. Le PC de Tahure, commandé par Martin avec son adjoint Dunord, se déplaçait souvent. Il a été installé très brièvement également à Lamoura, mais dans une ferme située au Sud du village au lieu-dit "Les Selmemberg"; puis successivement à Bidon V au-dessus du village de Septmoncel, Coyrières, Coiserette. Averti de cette attaque imminente deux jours avant il s'est replié sur Bidon V (Bidon Cinq). Brest avec ses hommes se replie (comme tous les hommes des camps constituant le Maquis du Haut-Jura) sur le secteur des Moussières (camp de sécurité de Tahure, appelé ainsi en hommage à "Ceux de 14-18"). Suite à l'attaque d'octobre par les Allemands sur Prémanon le camp Margaine s'est installélà même où le groupe des Cinq était passé en juin; mais les conditions météo sont bien différentes puisqu'il est tombé plus de 60 cm de neige dans la nuit. Les chef de groupe, pourtant avertis à temps, ne tiennent pas compte de ces informations et préfèrent rester sur les "Forêts Monts" se croyant là en totale sécurité. Margaine, le chef est absent; Il est parti en mission avant l'attaque accompagné de Pierrot. Plus tard en ce mois de mars 1944 Brest est chefdu Groupe Mobile 1 (G.M1) du Camp Martin. Le camp Martin, fort de 78 hommes, est installé depuis peu à la Versanne sur les hauteurs de Saint Claude (le 9 mars). Dans la nuit du 10 au 11 mars, à la demande de Martin auprès de Romans, il reçoit un parachutage allié (1) sur un terrain dégagé de Viry/Rogna; Brest avec son groupe participe activement à la récupération des 45 containers largués. Le 07 avril 1944, jour de "Vendredi Saint", commence l'opération "Frühling" ou "Printemps". Cette grande opération est encore déclenchée par le général Pflaumà la tête de la 157. Reserve Division de Réserve de Montagne. Le bataillon 99 est stationné à Saint Claude avec 1500 hommes. C'est le commando du Res.Geb.Jg.Btl.99 avec comme adjoint le sinistre boucher de Lyon, le SS-Oberstürmführer (lieutenant SS) Klaus Barbie qui est envoyé pour réduire le maquis dans la zone de Vulvoz. Huit heures: Brest est en position avec son groupe à la Versanne. Il est proche du GM2 Rémy lors de l'attaque du camp par les Allemands. Vers onze heures quatre hommes du groupe Rémy tombent touchés par les tirs de mortier mis en batterie par les soldats allemands. Brest et son groupe sont également atteints et des hommes sont blessés (un en particulier l'est très grièvement au ventre par un éclat de mortier) :Hecvar (Vacher Georges ; il décédera le 21 avril après avoir erré seul dans la forêt et retrouvé après maintes recherches). Brest, chef hors pair, se distingue particulièrement au cours de ce combat. Les hommes du maquis tiennent en échec toute la journée le commando de chasse fort de plus de 110 hommes et la troupe arrivée en renfort avec une auto-mitrailleuse. De plus le renfort arrivé de Saint -Claude dans l'après midi réussit à grand peine à dégager le commando bloqué sur place et à quitter la zone de combat vers les 19 heures. Toute la colonne ennemie subira encore trois attaques successives menées par les autres camps arrivés en renfort et placés en embuscade sur le chemin du retour de l'ennemi. C'est seulement vers les 21heures 30 qu'elle rejoindra Saint-Claude.
Après l'opération Printemps menée par les troupes allemandes contre les maquis de l'Ain et du Haut-Jura, le Maquis du Haut-Jura Service Périclès, qui avait combattu neuf mois en autonomie, est rattaché par décision de Robert le 10 mai 1944 au maquis de l'Ain u Groupement Nord. Il combattra quatre mois sous les ordres de Romans; mais il restera commandé par ses propres chef de camps jusqu'à la libération du Haut-Jura. Apprécié pour ses qualités de commandement, Brest participe encore au sein du camp Tony à de nombreuses opérations sur l'Ain (secteur de Bellegarde) et le Haut-Jura jusqu’à la Libération et la dissolution des maquis le 10 septembre 1944.
Sa conduite au combat lui vaut la croix de guerre 1939/1945 et la médaille de la Résistance.
L'après maquis :
De décembre 1944 à juin 1945, il part terminer sa formation d’officier à l’Ecole de Cherchell (Algérie).
Il fait campagne en Indochine (juin 1948 – septembre 1950) à l'issue de laquelle il est promu au grade de capitaine. Son action lui vaut l'attribution de la croix de guerre des T.O.E..
Après l’Ecole d’Etat-Major (1952-1953), il est affecté en Tunisie (juin 1954 -février 1955) avant de rejoindre l’Algérie jusqu’en 1957. Son action lui vaut l'attribution de la Croix de la Valeur militaire.
De retour en France en mars 1957, il rejoint le 2ème bureau de l'Etat Major de l'Armée de Terre qui l'amène à accomplir plusieurs missions aux USA.
Admis à l’Ecole supérieure de Guerre (1960 – 1962), il rejoint ensuite à nouveau l’Algérie de juillet 1962 à janvier 1964.
Il rentre en France pour rejoindre dès février le 4ème régiment de hussards (ex I° R.C.A.) à Besançon, et est promu au grade de lieutenant-colonel en octobre 1964. Il est ensuite affecté de 1965 à 1967 au secrétariat général de la Défense Nationale à Paris, période au cours de laquelle il accomplit plusieurs missions à Berlin, Baden Baden, Moscou, Varsovie, Prague et Washington.
Ancien Chasseur d’Afrique, c'est tout naturellement qu'il est appelé à prendre le commandement d'un régiment de l’arme blindée cavalerie, le premier régiment du 4e Chasseurs, de 1967 à 1969, à La Valbonne (01), régiment aujourd'hui à Gap.
Il revient ensuite à Paris aux fonctions de sous-chef du 2ème bureau de l'Etat Major des armées de terre. Il est promu au grade de colonel en 1970, et officier de la Légion d'Honneur en 1971. Il est muté à l'Etat Major du général gouverneur de Paris et commandant la 1ère région militaire en août 1972, puis rejoint à nouveau l'Etat Major de l'armée de terre en août 1974.
Sa dernière affectation l'amène à Lyon au poste d'adjoint au général commandant la 51e division militaire territoriale de Lyon en septembre 1976. Nommé général de brigade dans la 1ère section du cadre des officiers généraux de l'armée de terre en juillet 1978, puis admis dans la 2ème section en janvier 1979, il quitte le service actif le 22 janvier 1979.
Dès son départ à la retraite, il crée l’amicale des anciens des 4e et 13e régiments de Chasseurs, à laquelle il restera toujours fidèle. Très attaché à l'amitié qui le lie à ses camarades résistants, il est actif dans le milieu des anciens des maquis de l’Ain et du Haut-Jura, témoigne de leur histoire et participe régulièrement aux rassemblements annuels des anciens maquisards, en particulier à celui de Rillieux-la-Pape et celui de la Pentecôte dans le Haut Jura.
N'étant pas homme à rester inactif, il assure les relations publiques pour NOVATOME / FRAMATOME pendant la construction de la centrale nucléaire de Creys-Malville, durant quelques années au cours desquelles il est notamment chargé de guider les visiteurs étrangers.
Il passe ensuite sa retraite à Lyon (6e) avec son épouse Gisèle qui l'aura accompagné durant toute sa carrière dès leur mariage en 1947, et avec laquelle ils ont deux filles, trois petits-fils et deux arrière petits-enfants. Il profite de leur maison de campagne dans le Bugey où il s'adonne aux joies simples du jardinage et des promenades dans la région. Il profite de son temps libre pour lire des ouvrages d'histoire, de politique, d'art (il est particulièrement sensible à l'art roman), de sciences, et écouter de la musique classique.
Veuf depuis 2013, résidant en maison de retraite depuis 4 ans, il s'est éteint ce 20 avril 2020 et repose au cimetière de Collonges-au-Mont-d’Or.
Il était officier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, promu commandeur par décret du 30 octobre 2019, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945, de la Croix des Théâtres d’Opérations Extérieurs et de la Valeur militaire, et de la médaille de la Résistance.
Le texte a été rédigé par :
la famille (Madame Paviet Anne),
le Colonel André MUDLER,
le Maquis du Haut-Jura (CBA T. Ph.-JC)
Inséré par MHJSP/ Tascolasi Phidias (JC) 1er mai 2020
Le Général Jean TONNER, Brest, est décédé le lundi 20 avril 2020
Il a été inhumé dans la plus stricte intimité imposée par les circonstances liées au Codis 19 ce jour lundi 26 avril à Collonges au Mont d'Or
En attente de la photo et du texte demandés à sa famille pour insertion dès réception
MHJSP/Taskolasi Phidias et Sila (JC)
Mise à jour le 02 mai 2020
Source:
MAQUIS DU HAUT-JURA (Camp Martin : 78 hommes)
MAQUIS DU HAUT-JURA Témoignages de Rancy
Archives Périclès (Robert)
Archives privées Taskolasi Phidias (Guy)